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BELZE Loïc - HDR en Sciences économiques et de gestion

Soutenue le 8 avril 2021 - Université Jean Moulin Lyon 3 - Garant HDR : Peter Wirtz

Thème : Gouvernance, Information et Choix d’Investissement.

Ce diplôme a été délivré, après délibération du jury réuni le 08 avril 2021 et composé comme suit :
  • Monsieur François AUBERT, professeur des universités, IAE, Clermont Auvergne,
  • Monsieur Nicolas AUBERT, professeur des universités, IAE, Aix-Marseille Université,
  • Madame Véronique BESSIERE, professeure des universités, IAE, Université de Montpellier,
  • Madame Géraldine BROYE, professeure des universités, EM Strasbourg Business School,
  • Monsieur Henri GUENIN, professeur titulaire, Ecole de comptabilité, Université de Laval, Canada,
  • Madame Isabelle MARTINEZ, professeure des universités, Université de Toulouse-III Paul Sabatier,
  • Monsieur Peter WIRTZ, professeur des universités, IAE, Université Jean Moulin Lyon 3.


Résumé de la HDR

L’objectif de cette HDR est de mettre en exergue de façon cohérente les principales contributions aux champs dans lesquels ma recherche a été effectuée : la gouvernance des entreprises, la régulation, l’asymétrie informationnelle et l’évaluation d’actifs. 

La première partie se focalise ainsi sur les problématiques d’asymétrie informationnelle, d’évaluation et de choix d’investissement, les trois étant intrinsèquement liés. Je montre que le reporting financier joue un rôle crucial dans la réduction de l’asymétrie entre l’entreprise et les investisseurs et que son rôle s’est renforcé au fil du temps. L’asymétrie informationnelle dont souffrent les PME vis-à-vis des investisseurs peut en outre avoir des conséquences sur l’innovation et la croissance au niveau national. Je montre enfin dans le cadre de l’évaluation d’Employee Stock Option Plans (ESOp) en IFRS que l’absence d’information de marché qui conduit à des valorisations sur la base de prix de modèle permet une gestion de l’asymétrie entre l’entreprise et les bénéficiaires qui se fait en faveur des bénéficiaires. 

La deuxième partie se focalise sur le lien entre la gouvernance institutionnelle et la détermination de la régulation en audit et en comptabilité. Je m’appuie sur la réforme européenne de l’audit et le livre Vert de la CE en particulier pour analyser le processus régulatoire. Ma première analyse interroge le statut de la recherche vis-à-vis des praticiens, notamment sur son rôle à alimenter leurs problématiques, et met en évidence une certaine autocensure de la part des chercheurs. Je me concentre ensuite sur la forte participation des cabinets d’audit au processus de réforme. Ce sont les premiers touchés par cette réforme et je montre que la théorie de la dépendance vis-à-vis des ressources est la mieux à même d’expliquer le positionnement des différents cabinets face aux propositions de régulation. Enfin, pour étendre la portée de cette analyse, j’ai souhaité mettre en avant les problématiques propres au lobbying dans le cadre des réformes d’audit et comptables. La mise en évidence de stratégies de lobbying dominantes propres au cadre anglo-saxon révèle une forte contingence culturelle et la possibilité de proposer une nouvelle typologie de lobbying public/privé permettant d’identifier des cadres théoriques alternatifs.

La troisième partie est dédiée à la relation entre la gouvernance d’entreprise et la gestion de l’information. Le cadre des fusions et acquisitions en France est retenu pour analyser la façon dont un dirigeant essaie d’altérer les mécanismes de gouvernance afin de ne pas être identifié comme cible potentielle d’une acquisition future. Sur le long terme, ces stratégies passent principalement par le conseil d’administration (turnover, indépendance), mais aussi via la structure de propriété (actionnariat salarié, blocs indépendants, gestion statutaire des droits de vote) et dans une moindre mesure par la politique de dividende. Je m’interroge également sur l’impact pécuniaire de ces stratégies en mettant en opposition l’enrichissement des actionnaires et l’enracinement du dirigeant. Je conclue donc sur le fait que le marché français des prises de contrôle est plus un marché de recherche de rentes qu’un mécanisme de discipline en dernier ressort comme l’évoque Jensen (1986). Enfin, je m’intéresse à l’impact des liens d’éducation entre le dirigeant et les administrateurs sur le contenu informationnel du cours de l’action. Ces liens d’éducation préexistants altèrent effectivement négativement le contenu informationnel. En outre, les contextes de conflits d’agence, le pouvoir du dirigeant et l’intensité du contrôle matérialisé par le suivi des analystes sont à même de modérer cette relation.